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Service citoyen : un engagement ou une exploitation de la jeunesse ?

Service citoyen : un engagement ou une exploitation de la jeunesse ?

Alors que le service citoyen est présenté comme une opportunité enrichissante pour les jeunes de 18 à 25 ans, certaines voix s’élèvent pour dénoncer une réalité moins idéalisée.  Ce dispositif, censé offrir une expérience formatrice et valorisante, soulève en effet de nombreuses questions sur les conditions de travail, l’encadrement et la véritable finalité de cet engagement.

Un statut précaire pour des jeunes en quête d’avenir

Avec une indemnité journalière modique et une absence de couverture sociale comparable à celle des travailleurs, les jeunes engagés dans le service citoyen se retrouvent dans une situation précaire.  Certes, ils bénéficient d’une prise en charge des frais de transport et d’une formation hebdomadaire mais ces avantages suffisent-ils à compenser l’investissement de 28 heures par semaine dans des missions parfois très exigeantes ?

Un dispositif qui remplace des emplois qualifiés ?

De nombreuses organisations accueillant des jeunes en service citoyen œuvrent dans des secteurs sous-financés comme l’aide aux personnes, la culture ou encore l’éducation. Ces missions sont essentielles mais ne devraient-elles pas être confiées à des professionnels qualifiés, disposant de contrats de travail dignes et de salaires adéquats ?  En l’état, le service citoyen pourrait être perçu comme un moyen de pallier un manque de ressources humaines sans réel investissement structurel de la part des pouvoirs publics.

Un encadrement inégal selon les structures

Si certains jeunes témoignent d’une expérience positive, d’autres se sentent livrés à eux-mêmes dans des structures ne disposant pas des moyens humains et pédagogiques nécessaires pour assurer un accompagnement de qualité.  L’absence de véritable suivi ou d’évaluation rigoureuse des conditions d’accueil peut mener à des situations où les jeunes deviennent une main-d’œuvre à bas coût plutôt que de véritables bénéficiaires d’un programme formatif.

Une menace politique sur le service citoyen : la suppression de la dotation

Malgré les débats sur les améliorations à apporter au service citoyen, une grave menace plane sur ce dispositif.  Les partis politiques du MR, de la N-VA et des Engagés souhaitent en effet supprimer la dotation qui lui est allouée.  Cette décision incompréhensible mettrait en péril l’existence même du programme et priverait des milliers de jeunes d’une expérience qui, bien qu’imparfaite, leur permet de s’impliquer dans la société.

Au lieu de fragiliser encore davantage la jeunesse, il serait sans aucun doute plus judicieux de réfléchir à une réforme du service citoyen, garantissant un statut plus protecteur pour les jeunes qui s’y engagent.  Plutôt que de le démanteler, il conviendrait de renforcer ses bases en y apportant un salaire décent, des droits sociaux renforcés et une véritable reconnaissance de l’engagement citoyen.

Une alternative : un véritable statut protecteur pour les jeunes engagés

Les jeunes veulent s’impliquer dans la société, mais ils ne doivent pas devenir les victimes d’un dispositif qui, sous couvert d’insertion, pourrait servir d’instrument de flexibilisation du marché du travail.  Une solution plus équitable doit être envisagée, garantissant une expérience enrichissante et valorisante sans exploitation.

Contacts :

  • Éric Bott, échevin des Sports, de la Jeunesse et de la Vie Associative : 02 761 27 33 – e.bott@woluwe1200.be